1644 - Aveu de Pierre de Kermorial pour Le Cleuziou suite au décès d'Anne Rubiern

De GrandTerrier

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Déclaration au seigneur évêque du manoir du Cleuyou par son détenteur noble.

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Présentation

Aveu pour la propriété et dépendances du Cleuziou pour Pierre de Kermorial, sieur de Kermorvan [1], veuf d'Anne de Rubiern, dame du Cleuziou.

Déclaration faire à à l'illustrissime et reverandissime Messire René du Louët [2], évêque de Cornouaille.

Les biens déclarés sur le premier feuillet sont le manoir, le colombier, le moulin noble.

Document conservé aux Archives départementales du Finistère, série / côte 1 G 85.

Transcription

Feuillet 1

14 may 1644

C'est l'adveu et denombrement que que noble home Pierre de Kermorial sieur de Kermorvan [1] père et garde naturel de damoiselle Anne et Françoise de Kermorial [1] ses enfants par luy procrés et deffuncte damoiselle Anne Rubiern dame du Cleuziou, fournist et presante à l'illustrissime et reverandissime père en Dieu Messire René du Louët [2] par la grâce de Dieu au Siège apostolique Evesque de Cornouaille (...) (...) du roy et (...), des terres et herittaiges qu'il tient en ladite qualité et comme indivis aveq damoiselle Françoise du Dremiec veuve de feu (...) Guillaume Rubiern (...) sieur du Cluziou père et mère de ladite Anne Rubiern au fieff (...) franc fief (...); ainsy que la nature dudit fieff (...) a foy et homage [3].

Et premier

La maison ancienne et princippale du lieu et manoir noble du Cluziou sittué en la parroisse de Lanniron, o sa (...), cour (...) sa porte close, appantis, four, (...) maison dudit mannoir aveq un petit courtil [4] derière, contenant en tout environ (...) journeau [4] de terres (...)

Suite du feuillet 1

Item soubz pourpris [5], bois de haulte futtaye, rabine et aussy bois taillis, tenant en tout (...) journeaux [6] de terres (...)

Item le jzardin et courtil [4] clos estant derrière ladite maison, tenant environ un quart et demy de journaux [6] de terre (...)

Plus un autre courtil [4] et jardin appellé (...) le courtil du moulin, ou est aprèsant le colombier dudit lanoir, aveq ledit colombier tenant environ un journeau [6] de terres chaudes [7] (...)

Item le moulin noble o son destrois [8] , biay [9], chaussée [10], conduit d'eau joignant ledit jardin aveq un parc [11] derrière ledit moulin appellé Talgarrem garn an milin, contenant environ un journeau [6] de terres froides [12] et pour ce cy un journeau.

Item le grand pré dudit lieu et manoir du Cleuziou, contenant environ vingt journeaulx [6] à faulcheur cy xx journeaux.

Item un parc [11] clos de terres froides [12] appellé parc lan yzelaf, contenant environ trois journeaux [6] de terres froides [12] et pour ce cy III journeaux.

Item une moitié prochaine devers le midy d'un parc [11] de terres chaudes [7] appellé le parc gorre an coët contenant environ deux journaulx [6] et demy de terres cy II 1/2 de terres.

Copies des actes

Commentaires, annotations

  1. 1,0 1,1 et 1,2 KERMORIAL (DE), Seigneur dudit lieu, paroisse de Baye, de KERMORVAN, paroisse de Cuzon. Armes : « D'azur au greslier d'argent, accompagné de trois fleurs de lys de même ». Devise : « Sot ouc'h sot » (trad. : Sot contre sot). Source : Nobiliaire de Pol de Courcy.
  2. 2,0 et 2,1 René du Louët (1584 - 1668) est né au manoir de Keranch'oat en Lopérec. Il fut tout d'abord chanoine, chantre, puis grand-vicaire du Diocèse de Léon. Le roi Louis XIII le nomma évêque de Cornouaille le 23 décembre 1640. Il fut sacré à Paris le 1er février 1643 par Alain de Solminihac, évêque de Cahors.
  3. Foi et hommage, s.f. et s.m. : le vassal devait la foi et l'hommage, lorsqu'il entrait en possession de la terre, et lorsque le seigneur le demandait. La foi traduisait un lien personnel ; l'hommage, une reconnaissance du fief (Dict. de l'Ancien Régime). [Terme] [Lexique]
  4. 4,0 4,1 4,2 et 4,3 Courtil, curtil, s.m. : jardin potager. Du bas latin cohortile, dérivé de cohors (voir Cour). Jardin, cour, enclos (Dictionnaire de l'Académie). [Terme] [Lexique]
  5. Pourpris, s.m. : enceinte, un enclos et parfois une demeure, dans la France de l'ancien régime, et par métonymie l'espace ainsi entouré, c'est-à-dire le jardin. La réalité désignée dépasse celle d'un simple jardin en ce qu'elle recouvre les différents éléments d'un domaine physiquement bien délimité et fermé (mur, fossé, etc.). [Terme] [Lexique]
  6. 6,0 6,1 6,2 6,3 6,4 6,5 et 6,6 Journal, s.m. : ancienne mesure de superficie de terre, en usage encore dans certains départements et représentant ce qu'un attelage peut labourer dans une journée. Le journal est la principale unité de mesure utilisée dans les inventaires pour calculer les surfaces des champs cultivés. Dans la région quimpéroise un journal vaut 48,624 ares, à savoir 80 cordes, soit environ un demi-hectare. Pour les jardins et les courtils on utilise le terme de « journée à homme bêcheur » correspondant à un 8e de journal ou 6 ares. Les surfaces des prés se mesurent en « journée à faucheur » ou « à faucher » équivalente à 2 journaux de laboureur, soit presque un hectare. [Terme] [Lexique]
  7. 7,0 et 7,1 Terres chaudes, s.f.pl. : terres cultivables, par opposition aux terres froides ; exploitées en rotation triennale, soit blé noir, seigle, avoine (Jean Le Tallec 1994). [Terme] [Lexique]
  8. Destroit, s.m. : territoire situé autour du moulin où les meuniers logeaient et travaillaient, synonyme de « moutaux » ce terme désignant les usagers d’un moulin. Source : Jean GALLET dans "La seigneurie bretonne (1450-1680)". [Terme] [Lexique]
  9. Bief, byé, bué, s.m. : Canal qui conduit l'eau d'une rivière ou d'un ruisseau sur une roue hydraulique pour la faire tourner. Source : Chabat, 1881. [Terme] [Lexique]
  10. Chaussée, s.f. : barrage, ouvrage maçonné submersible en travers d'un cours d’eau naturel, avec une partie supérieure appelée déversoir, permettant l’amenée de l’eau de la rivière vers le moulin. Source : riverainsdefrance.org[Terme] [Lexique]
  11. 11,0 11,1 et 11,2 Parc, park, s.m. : champ clos, procédant d'un emprunt du moyen breton parc au vieux français parc "lieu clos" en général. Le gallois parc et le cornique park sont issus de l'anglais park, également emprunté au vieux français (Albert Deshaye, dictionnaire des noms de lieux bretons). [Terme] [Lexique]
  12. 12,0 12,1 et 12,2 Terres froides, s.f.pl. : terres pauvres mises en culture de loin en loin parfois après un brulis, par opposition aux terres chaudes; les terres froides prennent le reste du temps la forme de landes qui servent de pâturage d'appoint, et fournissent divers végétaux utiles : bruyères et fougères pour la litière, ajoncs pour la nourriture des chevaux, genets pour la couverture de la toiture (Jean Le Tallec 1994). [Terme] [Lexique]



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Thème de l'article : Etude et transcriptions d'actes anciens Création : Février 2011    Màj : 9.08.2023