1666 - Aveu de dame Françoise de Kermorial au Cluziou

De GrandTerrier

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Aveu de dame Françoise de Kermorial pour la propriété et dépendances du Cluziou.

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Document conservé aux Archives départementales du Finistère, série / côte 1 G 85.

Autres lectures : « Archives de Cleuziou/Cleuyou » ¤ 

Présentation

La déclaration est adressée à l'évêque de Cornouaille, à savoir Messire René du Louët [1].

Transcription

Feuillet 1

14e juillet 1666

C'est l'adveu et dénombrement due dame Françoise de Kermorial dame douairière de Keraval propriétaire du Cluziou fournist et présente à Illustrissime et reverendissime père en Dieu messire René du Louet [1] par la grace de Dieu et du Saint Siège appostolique Evesque (...) Conseiller du Roy (...) héritage (...) qu fief proche des Regaires [2] (...) que la nature du fief proche sous Régaires [2] et(...) la nature du fief (...) à foy et homage [3].

Et premier

La maison ancienne et principalle du dict manoir noble du Clusiou sittué en la paroisse de Laniron avec sa cuisine, cour au devant sa porte close, apanty, four, escurie, galleries et aultres maisons (...) dudit manoir (...) courtil [4] (..) contenant en tout (...) journal [5]de terres (...)

Item soubz pourpry [6], bois de haute fustaye, rabines et bois taillis environ trois journaux [5] de terres (...)

Suite

Item le jardin et courtil [4] clos estant derrière la dite maison tenant environ un quart et demy de journal [5] de terres (...)

Plus aultre courtil [4] et jardin appellé anciennement le coutil du moulin où est aprésant le colombier dudit manoir dudit manoir avec ledit colombier (...) environ (...) journal [5] de terres chaudes [7] (...)

Item le moulin noble avec son destroict [8], bié [9], chaussée [10], condeuit d'eau joignant ledict jardin avec le parc (...) ledict moulin appellé vulgairement parc ar (...) contenant environ un journal de terres froides [11] (...)

Item le grand pré dudict lieu et manoir du Clusiou contenant environ vingt journeaux [5] à faucheur cy vingt journeaux à faucheur.

Item un parc clos de terres froides [11] appellé Parc Lan Izelaf contenant environ trois journeaux de terres froides [11] cy trois journeaux de terres froides.

item une moitié (...) le midy d'un parc [12] de terre chaude [7] appellé le Parc Gorré an (...) contenant environ deux journeaux et demy de terres cy deux journeau et demy de terre.

Copies des actes

Annotations

  1. 1,0 et 1,1 René du Louët (1584 - 1668) est né au manoir de Keranch'oat en Lopérec. Il fut tout d'abord chanoine, chantre, puis grand-vicaire du Diocèse de Léon. Le roi Louis XIII le nomma évêque de Cornouaille le 23 décembre 1640. Il fut sacré à Paris le 1er février 1643 par Alain de Solminihac, évêque de Cahors.
  2. 2,0 et 2,1 Régaires, s.m.pl. : administration en charge du domaine temporel d'un évêque, propriétaire et seigneur, au même titre que l'aurait été n'importe quel noble propriétaire d'un fief avec justice. Le plus souvent, ils provenaient de donations anciennes faites au cours des âges par des féodaux, qui souhaitant sans doute s'attirer des grâces divines ou se faire pardonner leurs péchés, avaient doté l'église de quelques fiefs avec les revenus en dépendant. Source : amisduturnegouet sur free.fr [Terme] [Lexique]
  3. Foi et hommage, s.f. et s.m. : le vassal devait la foi et l'hommage, lorsqu'il entrait en possession de la terre, et lorsque le seigneur le demandait. La foi traduisait un lien personnel ; l'hommage, une reconnaissance du fief (Dict. de l'Ancien Régime). [Terme] [Lexique]
  4. 4,0 4,1 et 4,2 Courtil, curtil, s.m. : jardin potager. Du bas latin cohortile, dérivé de cohors (voir Cour). Jardin, cour, enclos (Dictionnaire de l'Académie). [Terme] [Lexique]
  5. 5,0 5,1 5,2 5,3 et 5,4 Journal, s.m. : ancienne mesure de superficie de terre, en usage encore dans certains départements et représentant ce qu'un attelage peut labourer dans une journée. Le journal est la principale unité de mesure utilisée dans les inventaires pour calculer les surfaces des champs cultivés. Dans la région quimpéroise un journal vaut 48,624 ares, à savoir 80 cordes, soit environ un demi-hectare. Pour les jardins et les courtils on utilise le terme de « journée à homme bêcheur » correspondant à un 8e de journal ou 6 ares. Les surfaces des prés se mesurent en « journée à faucheur » ou « à faucher » équivalente à 2 journaux de laboureur, soit presque un hectare. [Terme] [Lexique]
  6. Pourpris, s.m. : enceinte, un enclos et parfois une demeure, dans la France de l'ancien régime, et par métonymie l'espace ainsi entouré, c'est-à-dire le jardin. La réalité désignée dépasse celle d'un simple jardin en ce qu'elle recouvre les différents éléments d'un domaine physiquement bien délimité et fermé (mur, fossé, etc.). [Terme] [Lexique]
  7. 7,0 et 7,1 Terres chaudes, s.f.pl. : terres cultivables, par opposition aux terres froides ; exploitées en rotation triennale, soit blé noir, seigle, avoine (Jean Le Tallec 1994). [Terme] [Lexique]
  8. Destroit, s.m. : territoire situé autour du moulin où les meuniers logeaient et travaillaient, synonyme de « moutaux » ce terme désignant les usagers d’un moulin. Source : Jean GALLET dans "La seigneurie bretonne (1450-1680)". [Terme] [Lexique]
  9. Bief, byé, bué, s.m. : Canal qui conduit l'eau d'une rivière ou d'un ruisseau sur une roue hydraulique pour la faire tourner. Source : Chabat, 1881. [Terme] [Lexique]
  10. Chaussée, s.f. : barrage, ouvrage maçonné submersible en travers d'un cours d’eau naturel, avec une partie supérieure appelée déversoir, permettant l’amenée de l’eau de la rivière vers le moulin. Source : riverainsdefrance.org[Terme] [Lexique]
  11. 11,0 11,1 et 11,2 Terres froides, s.f.pl. : terres pauvres mises en culture de loin en loin parfois après un brulis, par opposition aux terres chaudes; les terres froides prennent le reste du temps la forme de landes qui servent de pâturage d'appoint, et fournissent divers végétaux utiles : bruyères et fougères pour la litière, ajoncs pour la nourriture des chevaux, genets pour la couverture de la toiture (Jean Le Tallec 1994). [Terme] [Lexique]
  12. Parc, park, s.m. : champ clos, procédant d'un emprunt du moyen breton parc au vieux français parc "lieu clos" en général. Le gallois parc et le cornique park sont issus de l'anglais park, également emprunté au vieux français (Albert Deshaye, dictionnaire des noms de lieux bretons). [Terme] [Lexique]



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Thème de l'article : Etude et transcriptions d'actes anciens Création : Février 2011    Màj : 11.08.2023