1790 - Les 50 pages du recensement de la population

De GrandTerrier

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État exact de la Population de la Paroisse d'Ergué-Gabéric, département du Finistère, district de Quimper

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Document conservé aux Archives Départementales du Finistère sous la cote 10 L 168.

Autres lectures : « Carte des lieux-dits et parcelles d'Ergué-Gabéric en 1790 » ¤ « 1790 - Un recensement inédit à Ergué-Gabéric » ¤ « Formulaire de recherche pour le recensement de 1790 » ¤ 

Présentation générale

Les 50 pages manuscrites du recensement ont fait l'objet d'une transcription numérique, d'un enregistrement dans une base de données, ceci facilitant la présentation des listes des habitants recensés. Notamment par page, par âge, par villages/parcelles (cf. détails ci-après).

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L’accès dynamique à ces données numériques est possible grâce au formulaire de recherche unitaire, par la saisie multi-critères : noms-prénoms, professions, villages ....

Quant aux déclarations elles-mêmes, elles sont empreintes d'une époque où le clergé et la noblesse foncière n'ont pas encore disparu :

  • Les habitants ne sont pas des citoyens, mais des « âmes », lesquels sont regroupés par « feux » [1], c'est-à-dire les foyers fiscaux des gens vivant sous le même toit, en général sur plusieurs générations et avec les domestiques.
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  • L'habitat est réparti dans les nombreux villages et lieux-dits, chacun étant rattaché à une des 10 parcelles, résurgences des anciennes trèves médiévales [2] autour des église et chapelles (dont certaines ont disparu aujourd'hui).
  • La plupart des nobles et des prêtres réfractaires sont toujours là avec leurs familles, mais ils ne vont pas tarder à fuir à l'étranger et leurs biens vont être vendus.
  • Hormis quelques commerçants et artisans ruraux, les chefs de familles sont domestiques (commis agricoles), agriculteurs, journaliers (payés à la journée) ou métayers. Ces derniers louent une ferme avec un bail de type « domaine congéable  » [3].
  • Parmi les notables et les gros agriculteurs, on note la présence de 132 « actifs  » constituant une nouveauté révolutionnaire. Ces actifs devaient payer une contribution directe égale à trois journées de travail. En contrepartie ils avaient le droit civil de se réunir en assemblée primaire de la municipalité, et choisissaient parmi eux des électeurs qui pouvaient participer à la désignation du député du canton.

Pages, parcelles et lieux-dit



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Thème de l'article : Informations généalogiques sur les familles d'Ergué-Gabéric. Création : avril 2007    Màj : 9.12.2023
  1. Feu, s.m. : unité fiscale utilisée pour l'imposition jusqu'au 18e siècle. Dans certaines provinces (Bretagne, Dauphiné, Provence) le feu est devenu progressivement une unité de compte n'ayant plus aucun rapport avec les réalités démographiques. Par exemple, telle paroisse est imposée forfaitairement pour 4 feux 1/4, telle autre pour 6 feux etc. Il faut se garder de confondre ces feux fiscaux (dits feux de compoix) avec les feux « allumants », qui correspondent à des ménages. Source : Trésor Langue Française. [Terme] [Lexique]
  2. Trève, s.f. : du breton Trev résultant d'un emprunt par le vieux breton Treb "lieu habité et cultivé" au latin Tribus "tribu". Ce terme va prendre au 11e siècle le sens de "quartier, circonscription". L'acception de "trève, "église succursale" est plus récente. Source : Albert Deshayes, dict. des noms de lieux bretons. [Terme] [Lexique]
  3. Domaine congéable, s.m. : mode de tenue le plus fréquent en Cornouaille et en Trégor au Moyen-Age pour la concession des terres. Ces dernières constituent le fonds et restent la propriété des seigneurs. Par contre les édifices sont concédés en propriété aux domaniers par le propriétaire foncier (généralement noble) qui peut, en fin de bail, congéer ou congédier les domaniers, en leur remboursant la valeur différentielle des édifices nouveaux ou améliorés. Cela comprend tout ce qui se trouve au dessus du roc nu, notamment les bâtiments, les arbres fruitiers, les fossés et talus, les moissons, les engrais. Ce régime qui ne sera pas supprimé à la Révolution malgré les doléances de certaines communes bretonnes, sera maintenu par l'assemblée constituante en 1791, supprimé en août 1792 et re-confirmé en 1797. [Terme] [Lexique]