8 mai 1985 : François Balès, cérémonie du souvenir (OF)

De GrandTerrier

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Début mai 1985, paraissait dans les colonnes du Ouest-France un article dont nous disposons une photocopie et qui est retranscrit ci-dessous.

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Cet article relate la vie du jeune résistant et la cérémonie du souvenir qui eut lieu à Ergué-Gabéric le 8 mai 1945 (40e anniversaire de la Libération).

Autres lectures : « Les 6 minutes du 14 janvier 1944, OF-LQ 1985 » ¤ « François Balès (1921-1944), résistant » ¤ « LE BRIS Jean et Grégoire Jany - Le fichier du STO » ¤ « Les premières voitures gabéricoises » ¤ « Le grand taxi populaire du casse du STO en 1944 » ¤ « LE CORRE Jean - Récit d'un résistant déporté » ¤ « 8 mai 1985 : François Balès, cérémonie du souvenir (OF) » ¤ « PICHAVANT René - Clandestins de l'Iroise (1943-1944) » ¤ 

Transcription

8 mai 45-85

Hommage au résistant François Balès

François Balès était né le 25 mars 1921 : il n'avait donc pas 20 ans quand le pays fut occupé. Pour autant, il ne mit pas longtemps à choisir son camp.
des représentants des associations patriotiques, des ACPG, le recteur de la paroisse, René Heydon, ami d'enfance du jeune résistant.


Fils du boulanger

Jean Le Rest a évoqué la personnalité de François Balès, ce fils de boulanger qui abandonna le lycée pour le fournil de son père lorsque ce dernier se trouva malade. François Balès avait 19 ans en 1940 au moment de la défaite. Son choix fut vite fait. Un choix sans partage, sans ambigüité. Sa loyauté lui interdisait le mélange des genres.

Ce n'était pas un "compliqué", observe Jean Le Rest, il a compris tout de suite où était son devoir et il l'a accompli. Malgré son jeune âge, il fut à l'origine du mouvement de résistance à Ergué-Gabéric dont il devint le chef incontesté.

Il emporta 44.000 dossiers qu'il fit transporter dans la voiture de sa tante, Mme Balès, et qu'il brûla ensuite, mettant ainsi les autorités d'occupation qui pourchassaient les jeunes dans le plus grand embarras.



Pourchassé, François Balès le fut également. Il se cacha, de maquis en maquis, tenta de gagner l'Angleterre à partir de Roscoff.

Tué à Plomodiern

Et puis quand vint la Libération, il s'engagea dans les corps-francs et participant à une patrouille lors des combats de la presqu'île de Crozon, il fut tué à Plomodiern.

Des documents officiels attestent de sa belle conduite : citations du général Allard à l'ordre de la brigade et de la division, après l'attaque fructueuse du STO, Certificat de Mongomery reconnaissant l'aide de

François Balès qui "comme volontaire des Nations Unies, a donné sa vie pour que l'Europe puisse être libre".



Cérémonie du souvenir

Tel est, brossé à larges traits, le portrait du jeune homme dont Ergué-Gabéric veut honorer la mémoire. On sera ce 8 mai au 40e anniversaire de la Libération. Une plaque commémorative sera solennellement apposée et inaugurée devant sa maison. Les plus anciens qui l'ont connus revivront ces évènements douloureux. Les autres s'uniront à leurs pensées. Une messe sera célébrée de 10h30 à 11h15, un moment de recueillement sera observé sur la tombe de François Balès ; une remise de décorations aura lieu ensuite au monument aux morts et enfin sur la place sera dévoilée la plaque rappelant le souvenir de François Balès.

En invitant toute la population d'Ergué-Gabéric à rendre hommage le 8 mai prochain à la mémoire de François Balès, le maire de cette commune, M. Jean Le Rest, poursuit un double objectif. Il veut d'abord que, très officiellement, on reconnaisse l'action dans la Résistance d'un jeune homme qui a donné sa vie pour la liberté, qu'on se recueille dans le souvenir d'un garçon qui a fait l'unanimité autour de lui.



Mais M. Le Rest sait aussi que l'histoire joue son rôle dans la vie des collectivités vivantes, grandes et petites. Il sait de quelle importance est la mémoire collective, d'autant plus précieuse ici que la commune d'Ergué-Gabéric est l'objet d'une évolution rapide et importante. Cette mémoire collective, à laquelle appartient le souvenir de François Balès, est un précieux facteur d'unité.

Lundi matin, à la mairie d'Erfué-Gabéric, les cérémonies prévues en hommage à la mémoire de François Balès ont été l'objet d'une première organisation. Autour de M. Jean Le Rest, un groupe s'était constitué comportant des représentants de la famille Balès et notamment sa soeur, Mme Petton,

Le soir à la mairie

Lié aux frères Borossi, Paul et Jean, dont la mère était institutrice à Ergué-Gabéric. Il devait participer, dès 1941, à l'activité d'un groupe créé par Mme Albert Le Bail. François Balès s'était procuré une clé de la mairie d'Ergué et le soir il s'y rendait discrètement usant de tampons, imitant une signature, pour fournir des faux papiers à ceux qui en avaient besoin.

Autour de lui aussi des camarades s'organisaient, entraient dans l'action : il y avait Jean Berri, un lycéen qui devait rejoindre les FFL et mourir à bord de son char lors de la percée d'Avranches ; Hervé Bénéat, un normalien, mort en déportation, Jean Le Corre, lui aussi déporté, Pierre Le Moigne qui parvint à échapper aux griffes de la Gestapo.

Action d'éclat

C'est en 1944 que François Balès réalise une action d'un éclat particulier.

Il parvint à s'emparer à Quimper des dossiers concernant les jeunes soumis au STO (Service du Travail Obligatoire), en Allemagne.

Le maire, M. Jean Le Rest, Mme Petton, la soeur de Françoise Balès, René Heydon, consultent ici des documents rappelant le sacrifice du jeune résistant d'Ergué-Gabéric



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Thème de l'article : Mémoires de nos anciens gabéricois. Création : Septembre 2007    Màj : 10.08.2023