Les souvenirs des écoles privée et publique de Lestonan par Henriette Briand-Francès

De GrandTerrier

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Ayant eu ses 90 ans en 2014, Henriette a toujours son oeil vif, sa parole enjouée et son humanité, surtout quand elle se remémore ses aventures de gamine entre l'usine d'Odet, les chemins de Stang-Venn et les deux écoles laïque et confessionnelle de Lestonan.

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Voici ses souvenirs racontés d'une traite un après-midi d'août 2015, illustrés de photos de classes, dont l'une où elle pose avec son insigne de « croisée » de l'école Ste-Marie.

Autres articles : « Youenn Briand, ancien conducteur de la machine à papier n° 7 » ¤ « Jean et Francine Lazou, instituteurs de 1926 à 1950 » ¤ « L'année 1939-40 de Magdeleine Gloaguen à l'école communale de Lestonan » ¤ 

Présentation

Henriette Francès, née Briand en 1924, a vécu une enfance digne d'un scénario de film tourné dans les années 1935-38 : son père sympathisant communiste, ouvrier à l'usine d'Odet, obligé de mettre sa fille à l'école privée que le patron Bolloré a fait construire, des amies à l'école publique dirigée par un couple d'instituteurs communistes, l'envie d'avoir son certificat et de faire partie des « croisées », mais aussi de s'amuser avec ses copines le long des « vinojenn » [1].

Les premiers souvenirs sont terribles, celui par exemple de Marjan Riou qui vient frapper à la porte de la classe pour protester un breton parce que sa fille Bernadette n'a pas le droit de rentrer à la maison avec la fille de la DDAS qu'elle gardait, cette dernière devant par contrat fréquenter l'école publique : « Nous on était toutes complètement "strouillées" [2] de voir et entendre ça ».

Ensuite les ouvriers carrément virés parce qu'ils avaient dérogé aux impératifs patronaux : « Quand on a ouvert l'école privée en 1927-28, il y a des gens qui travaillaient à l'usine et qui avaient leurs gosses à l'école publique, mais qui ne voulaient pas les mettre à l'école privée. Le père a été viré de l'usine, je ne sais plus quel poste il avait à l'usine. Il ne voulait pas contrarier ses gosses, et je me rappelle qu'il était sourd-muet, mais je ne me rappelle plus de son nom. »

Et la toute dernière anecdote se passe du côté de l'école publique : « Madame Laziou nous avait demandé à ceux qu'elle sentait capable s'ils ne voulaient pas jouer une pièce de théâtre ... C'était "Miss Arabella fait ses confitures" ... Moi je jouais la bonne, j'étais habillée à la bretonne, et je devais dire "Eureka !", et à ce moment-là j'ai perdu ma coiffe, tout le monde a ri. Mais j'ai continué à jouer, la coiffe sous le bras ».

1. Les croisées, 2. Henriette en 2014, 3. Les Lazou, 4. Pièce de théatre, 5. Youenn Briand, 6. Chapelle d'Odet

Témoignage d'une écolière d'avant guerre

« Aujourd'hui il n'y a plus beaucoup de personnes de mon âge pour parler. Je suis née en janvier 1924. Et je me suis toujours intéressée aux questions d'écoles, depuis le temps où, petite, j'assistais aux bagarres entre les deux écoles de Lestonan. Parce que j'étais dans une école privée, par obligation, car ce n'était pas du tout les idées de mon père. De ma mère oui. Mon père Youenn Briand, ouvrier à la papeterie d'Odet, avait du accepter de mettre ses enfants à l'école privée.

Coup de gueule de Marjan Riou

Et pire était l'histoire de Marjan Riou dont le mari Youenn ar Harp travaillait aussi à l'usine. Elle gardait des enfants de la DDAS. Sa fille Bernadette était à l'école privée dans la même classe que moi. Par contre la fille qu'elle gardait était obligatoirement à l'école publique. Et nous, à l'école privée, on n'avait pas le droit de rentrer de l'école à la maison en compagnie des enfants de l'école publique, c'était formellement interdit. Alors qu'elles vivaient dans la même maison, mais elles n'avaient pas le droit de marcher ensemble sur le chemin de retour de l'école. C'était ridicule.

La grand-mère Marjan Riou, un jour, était venue faire ses courses à Lestonan, et elle rentrait, il était presque midi. Bernadette et moi on était dans la petite division de la grande classe et on devait avoir 11 ans. Et on a entendu la maman frapper fort, à la porte de la classe. Elle n'a pas attendu qu'on lui dise d'entrer, elle a ouvert la porte en grand, et elle a dit en breton : « qu'est ce que ça veut dire ça, ces histoires avec ma fille et celle que je garde, elles n'ont pas le droit de rentrer ensemble. Elles dorment dans la même chambre, mangent et jouent ensemble. et elles n'auraient pas le droit de rentrer ensemble ? Bernadette, viens ici, on rentre à la maison », qu'elle dit à notre maitresse. Nous on était toutes complètement « strouillées » [2] de voir et entendre ça. On comprenait le raisonnement de Marjan Riou : elle ne parlait qu'en breton, mais à l'époque tous les gosses, à part quelques uns de Keranna, comprenaient très bien le breton. Et Bernadette se faisait toute petite dans son coin, de voir sa mère parler comme ça.

Nous on riait sous cape et on se disait : « mon dieu qu'est-ce qu'elle prend aujourd'hui notre institutrice ». Et la bonne sœur, Mlle Marie, c'était vraiment une peau de vache. C'était une fille Daëron originaire de Plonévez-du-Faou. Elle avait ses préférées, les filles des familles qui allaient à l'église et qui était bien vues des Bolloré. Après, quand Bernardette est revenue à l'école l'après-midi, les religieuses n'ont rien dit, mais elles ont continué à faire des remarques comme quoi on n'avait toujours pas le droit de faire route ensemble. C'était rentré dans les meurs. On savait bien que s'il y avait des copines de l'école publique sur la route vers Stang-Venn, il ne ne fallait pas qu'on nous voit ensemble. « Aimez vous les uns les autres », c'est ce que dit la religion catholique, non ?

Nous également, on avait des copines qui étaient à l'école publique. On s’arrêtait un peu plus loin quand on était arrivé en haut de la côte de Menez-Groas, on se retrouvait là et on rentrait ensemble. Et pour les sorties qu'on faisait ensemble, des promenades où on cherchait des nids avec les garçons par exemple, on était tous ensemble, publique, privée, il n'y avait pas de différences. Mais c'était interdit par notre école.

Changements d'écoles

Quand on a ouvert l'école privée en 1927-28, il y a des gens, qui travaillaient encore à l'usine, qui avaient leurs gosses à l'école publique, et qui ne voulaient pas les mettre à l'école privée. Ils habitaient à Lestonan ceux-là, dans la cité du Champ près de l'école publique. Le père a été viré de l'usine, je ne sais plus quel poste il avait à l'usine. Il ne voulait pas contrarier ses gosses, et je me rappelle qu'il était sourd-muet, mais je ne me rappelle plus de son nom. Il a vendu sa maison qui a été habitée ensuite par Bénéat. Le père de Mathias Louët, à Lestonan, a lui aussi été viré de l'usine parce qu'il n'avait pas voulu envoyer ses gosses à l'école privée.

Beaucoup de mon âge, et des plus jeunes que moi, ont quitté l'école privée en 1937-38 pour aller à l'école publique. L'école publique était gratuite, mais l'école privée ne coûtait pas cher non plus car c'était payé par Bolloré. A cette époque c'était devenu plus libre, Bolloré était dans dans l'obligation de laisser les familles choisir leur école. Les gens auraient peut-être changé depuis plus longtemps, mais comme le privé était obligatoire avant, et ils auraient été virés de l'usine. Et donc ceux qui préféraient le public par conviction ont changé à ce moment-là.

Il y a des gens qui ont changé qu'on aurait pas dit, par exemple Marie-Louise Hascoët de la rue des lauriers. Le père de Marie Louise travaillait à l'usine, il s'appelait Fanch Hascoêt, et elle était fille unique. On lui a changé d'école. Les parents Huitric qui habitaient les maisons jumelles à l'entrée de Lestonan avaient envoyé aussi leurs deux filles à l'école publique. Quelques temps avant on nous avait dit en classe : « ce sont de bons parents parce qu'ils n'ont pas changé d'école à leurs filles comme Marie Louise Hascoët. Leur père avait voulu les envoyer au public, la mère n'a pas voulu, elle a tenu, et elles sont restées avec nous ». Mais elles sont parties aussi !

Pieuse à l'école privée

A l'école je n'étais pas dans les meilleures, j'aimais bien rigoler à l'école. Si j'avais voulu m'appliquer vraiment, comme il fallait, j'aurais pu faire autre chose. Un jour on avait eu à résoudre un problème, je me rappelle, compliqué, compliqué ! Il n'y avait pas grand monde qui avait réussi, c'était un problème de calcul de volume. J'avais pris une feuille dans mon pupitre, et ayant un modèle devant moi, j'avais trouvé. Ça m'avait obligé à réfléchir.

J'ai quitté l'école en 1938 à 13 ans 1/2, j'aurais pu rester jusqu'à 14 ans, mais je n'avais plus rien à y faire. J'aurais du avoir mon certificat l'année d'avant. Mais j'étais très mauvaise en orthographe, nulle quoi : j'avais fait cinq fautes dans ma dictée. Dans les autres matières j'avais le nombre de points, mais le 0 en dictée m'avait tout foutu en l'air. Mon père m'avait proposé d'aller à l'école publique. Moi je voulais pas, je disais à mon père, « avec le certificat je vais changer d'école et je ne l'aurai pas ». C'est vrai, il y avait une adaptation avec les maitres. On ne m'a pas changé d'école, parce que c'était ma dernière année.

Le CP était la classe de la sœur Jeanne. Après il y avait mademoiselle Francine. Il y avait deux divisions par classe, CE1 et CE2. En enfin la grande classe où j'étais, il y avait le CM1 et le CM2. Et ensuite il y avait le cour supérieur pour celles qui avaient eu le certificat à l'âge, ils avaient encore deux ans à faire, elles n'étaient pas nombreuses, deux ou trois tables, même pas une dizaine: Thérèse Rolland (mariée à Maurice Mahé), Annick Le Grand (mariée à Alain Philippe), Jeannette Gourmelen (la future épouse d'Henri Le Gars), Marie Tandé. Elles sont parties ensuite à Ste-Anne ou à Ste-Thérèse à Quimper.

Mlle Marie avait sa classe et était la directrice. La mère supérieure par contre n'enseignait pas. Sœur Charles s'occupait aussi de l'organisation de l'école. Il y avait une sœur infirmière. Sœur Madeleine qui était musicienne s'occupait des activités en dehors des classes, des pièces de théâtre, elle nous apprenait des récitations, elle jouait de l'harmonium. Il y avait sœur Jeanne qui n'est pas restée longtemps, elle est morte jeune de tuberculose, et a été remplacée par Mlle Francine. Et sœur Louis qui enseignait à la maternelle. Elles étaient à 6 ou 7 religieuses.

Nous n'avions ni cantine, ni repas à l'école, seules celles qui venaient de loin, de Briec, de Gougastel, apportaient leur casse-croute avec elles. On le leur chauffait, que ce soit à l'école publique ou privée. A l'école publique c'est au bureau tabac Joncour qu'ils pouvait chauffer leur gamelle. Nous on rentrait à midi chez nous manger, et comme ça on évitait les promenades obligatoires avant de reprendre la classe. Les sœurs avec leur coiffes, elles venaient jusqu'aux arbres creux de Pennanec'h où des garçons se cachaient et leur lançaient discrètement des mottes de terre.

Pour les filles pieuses et sages de l'école, la grande récompense était de faire partie du « groupe des croisées ». Moi j'ai été croisée aussi, on avait notre insigne, et j'ai gardé une photo du groupe avec nos costumes de croisées. Avec le groupe on a eu le droit d'aller au pardon du Folgoat. J'ai gardé une autre photo d'un spectacle de Noël où l'on voit les enfants de l'école déguisés autour de l'enfant Jésus. Mon frère Jean est assis devant la mangeoire.

L'école publique du diable

Du côté de l'école publique c'était Jean Lazou l'instituteur, j'ai connu deux autres après dont M. Lagadec. On disait à l'école privée on parlait de « Skol an Diaoul » (l'école du diable). Mon père et M. Lazou étaient copains tous les deux. Je me rappelle très bien de lui. Monsieur Laziou venait souvent chez nous, mais il me faisait un peu peur avec ce qu'on me disait à l'école privée. Mais en fait M. Lazou était bien vu de tout le monde, c'est lui qui a fait bouger Lestonan, il a organisé la première fête de Lestonan et les suivantes et il a mis sur pied les promenades scolaires.

Mais il n'a pas eu du bol, il a été tué au début de la guerre, il était capitaine dans l'armée de terre et puis il a été à Dunkerque. Sa femme a été déportée après, quand il y a eu l'occupation, pendant 3 ans je crois, et sa fille Malou a été déportée aussi. Mathias Louët qui habitait la petite garenne près de l'école a été déporté aussi. C'était les communistes du coin. Mon père n'a pas fait la guerre, il avait 4 gosses, il a failli y aller, mais il a eu la chance de rester avec nous.

Malaise à la chapelle d'Odet

A l'époque il fallait aller communier tous les premiers vendredis du mois à la chapelle d'Odet. Il fallait y aller à jeun, on n'avait pas le droit de manger avant. Une fois je devais y aller, mais comme j'étais l'ainée (derrière moi il y en avait quatre), il fallait que je m'occupe de mes frères et sœurs. Maman travaillant de faction n 2/8 et mon père en 3/8 (5H-13H, 13H-21H, 21H-5H), c'est moi qui faisais à manger. Lorsqu'ils partaient tous les deux à 5H du matin, le petit déjeuner et le midi n'étaient pas sur la table quand on rentrait. Il fallait préparer mes frères et mes sœurs, leur brosser les cheveux, leur faire la toilette, ce qui faisait que j'étais souvent bousculée. Un jour donc je suis allée à la messe, un peu énervée, j'ai eu un malaise à l'église. Je suis retournée à l'école l'après-midi. Quand je suis arrivée je me suis faite engueuler et reprocher d'avoir empêché la sœur de communier. Que j'ai eu un malaise n'était pas un problème pour elles, et comment ça s'était passé : pas plus. Sur le coup je me trouvais fautive d'avoir empêché la sœur de communier, vous vous rendez compte du péché que j'avais commis.

Pour les messes et les communions, on ne fréquentait que la chapelle d'Odet. On allait au bourg uniquement pour les enterrements. Les ouvriers de la papeterie et quelques fermiers de Briec, de l'autre côté de la rivière, assistaient aux messes dans cette petite chapelle à l'intérieur de l'usine. Ils venaient à pied de leurs fermes, même de très loin sur la commune de Briec, de Coat-Glaz ou Kerviel et ils traversaient la rivière à Meil-Vougueric. La belle-mère de ma fille venait de cette façon depuis sa ferme de Coat-Glaz.

Gamine dans les champs

Mes petits-enfants me disent aujourd'hui qu'ils aiment bien quand je leur parle de quand j'étais petite. Nous on a eu la chance de garder de bons souvenirs, quand on courait dans les champs et la campagne d'ici. On aimait bien aller jouer dans le bois de Coat Pin an Meur. Quand on venait de Stang-Venn et qu'on allait à Quélennec, on ne prenait pas la route de Croas-ar-Gac car c'était trop long, on préférait aller à travers champs. Le chemin de traverse, le « vinojenn » [1] comme on disait, était un peu plus bas, presque en face de chez Jean-Louis Le Moigne. Il y avait une barrière et on traversait un champ. On arrivait derrière chez les Istin, sur un chemin qui longeait le chemin vicinal, le VC1. La route elle-même était différente d'aujourd'hui, avec beaucoup d'arbres et des talus, et bien sûr aucune maison puisqu'on a été les premiers à construire sur la butte. Les gosses de Quélennec quand ils étaient fâchés entre eux, ou même les adultes qui pouvaient être « mal mariés », les uns prenaient le chemin du bas, les autres la route pour ne pas se battre.

Pendant l'été on aimait bien jouer, les garçons jouaient au foot, on aller chercher des nids ... On ne pouvait pas rester dans les maisons à Stang-Venn, parce qu'il n'y avait que des ouvriers de Bolloré qui travaillaient tous (ou presque) de faction. Il y avait toujours quelqu'un qui dormait à Stang-Venn. Quand ils allaient travailler à 9H du soir il fallait bien se reposer dans la journée. Le terrain des garçons, et des filles quelquefois aussi, c'était devant chez mes parents, de l'autre côté de la route, dans un champ de pommiers. C'était le terrain de foot des gamins, au grand dam des fils Hostiou de la ferme de Pennanec'h. Ils gueulaient sur nous autres, mais le temps qu'ils descendent en bas, il n'y avait plus personne sur le terrain, tout le monde avait disparu.

Souvenirs, souvenirs, comme on dit. Gamins, on repérait tout ce qui était bon pour nous, on connaissait tous les pommiers et les poiriers. Il y avait un poirier qui avaient de grosses poires, près de Pennanec'h, qui appartenait au père Beulz. On allait tous piquer les poires, les filles surveillaient pour protéger les gars, et voilà que le père Beulz arrive avec son fouet : « vous allez voir, qu'il a dit en breton, je vais vous foudre une dresse avec mon fouet ! ». « Viens nous la donner si tu veux ! », ont répondu les garçons, en grimpant dans le poirier. Ils sont restés dans l'arbre pendant un bon moment, avant que le vieux s'en aille avec la nuit. Mais ils ont pu garder leurs poires plein les poches. Au bout du « vinojenn » [1], un autre sentier coupait pour aller à St-Guénolé, c'était moins fréquenté, mais ceux de Stang-Venn passaient par là pour aller au pardon de St-Guénole, quand le temps le permettait.

Maud dans Miss Arabela

Dans le temps, question loisirs, on était vraiment gâté par ici. Au patronage de Keranna on avait un cinéma, c'était Yves Léonus qui faisait tourner les films. Pratiquement tous les samedis soirs et les dimanches il y avait une séance de cinéma, le cinéma muet de l'époque. Il y avait l'équipe de foot des Paotred bien sûr. La clique des Paotred et ses musiciens, mon père y jouait du clairon. Des gymnastes. Et le théâtre fait par les amateurs du coin, avec notamment Laouic Saliou et Yvon Istin qui chantaient très bien. On décorait la scène, on tirait le rideau à chaque entracte, pour remettre tous les décors en place. Et pendant les entractes, les gosses chantaient pour faire patienter le public. Avec toutes ces activités j'ai gardé un bon souvenir de mon enfance.

Moi j'ai fait du théâtre aussi, pour le premier arbre de Noël de l'école publique. Madam Laziou nous avait demandé à ceux qu'elle sentait capables s'ils ne voulaient pas jouer une pièce de théâtre qu'on a joué chez Quéré. Parmi les acteurs il y avait des hommes et des femmes, Yvette Cojean notamment, et moi j'avais 16 ou 17 ans. La pièce s'appelait « Miss Arabella fait ses confitures » [3].

C'était l'histoire d'une dame qui ne veut pas qu'on la dérange pendant qu'elle fait ses confitures. Des fournisseurs arrivent et doivent passer leurs provisions par la fenêtre, et les petites nièces aussi s'en mêlent, et la servante Maud doit faire barrage. Moi je jouais cette bonne, j'étais habillée à la bretonne, et je devais dire « Eureka ! », et à ce moment-là j'ai perdu ma coiffe, tout le monde a ri. Mais j'ai continué à jouer, la coiffe sous le bras. »

Photos de classe

Groupe des croisées

Photo 1

Spectacle de Noël

Photo 2

Photo prise dans l'ancien réfectoire qui servait de salle de spectacle.

Les acteurs :

  • Le petit Jésus : Lucienne Le Meur
  • Assis par terre : Jean Briand, frère d'Henriette.
  • Sainte Vierge, à droite derrière le berceau : Mimi Le Pape.

Annotations

  1. 1,0 1,1 et 1,2 Binojenn, sf : bretonnisme désignant un petit chemin de campagne. Dérivé de Gwenodenn, -jenn, Minodenn, Binojenn, -tenn (Dictionnaire Favereau). [Terme BR] [Lexique BR]
  2. 2,0 et 2,1 « Strouillé » : bretonnisme probable qui est sans doute dérivé du terme breton "Strafuilhet (pp) : ému, troublé, inquiet".
  3. « Miss Arabella fait ses confitures », comédie en 1 acte de Charles Le Roy-Villars, éditeur A. Lesot, 1956.



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Thème de l'article : Mémoires de nos anciens gabéricois. Création : Décembre 2010    Màj : 9.02.2024