NÉDÉLEC Thierry - Les engagés volontaires de Quimper en 1854

De GrandTerrier

Couverture
NÉDÉLEC (Thierry), « Jean-Marie Déguignet et les engagés volontaires de Quimper en 1854 », dans Le Lien 163, Club Généalogique du Finistère, Quimper, 23-32
Titre : Jean-Marie Déguignet et les engagés volontaires de Quimper en 1854
Auteur : NÉDÉLEC Thierry Type : Article
Edition : Club Généalogique du Finistère Publication : Le Lien 163
Impression : Quimper Année : 2022
Pages : 23-32 Référence : -


Notice Bibliographique

Dans ce numéro de septembre 2022 Thierry Nédélec évoque l'engagement de 43 soldats volontaires et leur intégration dans une armée française très sollicitée par le nouveau conflit en Crimée contre les Russes.

Ce travail d'investigation est basé sur les registres de recrutement conservés et numérisés par les Archives municipales de Quimper (1 H QUI 55) :

  • Le paysan bas-breton de 20 ans qui a vécu son enfance à Ergué-Gabéric, Jean-Marie Déguignet, en fait partie (folio 218).
  • Il raconte les circonstances de son engagement dans ses mémoires (version de la Revue de Paris en 1904 et celle d'An Here en 2001).
  • Le soldat qui l'accompagne et l'aide dans ses démarches, Jean Ambroise Robique, fils de sabotier au bourg d'Ergué-Gabéric, remplit le même registre 27 ans plus tôt (1827, 1 H QUI 51).
  • Le même jour, un autre jeune gabéricois, Jean-Marie Quiniou agriculteur à Kervoreden, est recruté aussi le même jour, le 23 août, mais aura moins de chance car il décédera à l'hôpital militaire de Perpignan en 1857.
  • Les autres engagés, âgés de 17 à 30 ans, sont originaires de la région de Quimper-Chateaulin, avec des affectations diverses et des retours au pays pour les 3/4 d'entre eux.
  • Les généalogies ascendantes et descendantes de Jean-Marie Déguignet sont détaillées en fin d'article.
Extraits, Transcriptions

Autres lectures : « Espace «Jean-Marie Déguignet» » ¤ « Jean-Marie Duguines au bureau de recrutement militaire de Quimper le 25 août 1854 » ¤ « DÉGUIGNET Jean-Marie - Histoire de ma vie, l'Intégrale » ¤ 

L'article complet :

Cf. extraits ci-dessous.

Sélection

En 1854, cent treize hommes se présentent à l'engagement volontaire dans le Finistère (et quarante-trois à Quimper, âgés de 17 à 30 ans). Le nom d'un de ces engagés a été remarqué en 1998 lors de la parution de ses Mémoires rédigées à la fin du XIXe siècle, il s'agit de Jean-Marie. Ses Mémoires d'un paysan bas-breton se sont écoulées à 170 000 exemplaires.

L'engagé volontaire doit se présenter devant le maire du chef-lieu de son canton, assisté par deux témoins pour l'établissement de son contrat. Il doit fournir un acte de naissance, un certificat du capitaine de recrutement de l'armée constatant qu'il est apte à être militaire et un certificat de bonne vie et mœurs délivré par le maire de sa commune de résidence et indiquant qu'il n'a jamais été condamné pour vol, escroquerie, abus de confiance ou attentat aux mœurs.

Le volontaire ne doit pas être marié, ni veuf avec enfants. Il doit être âgé de plus de dix-huit ans et avoir une taille de plus de 1,56 mètre. L'engagement est d'une durée de sept ans. Ensuite, ils peuvent se rengager pour une durée de deux à cinq ans.

Après la moisson de l'été 1854, Jean-Marie Déguignet décide de s'engager dans l'armée. Il se rend place Saint-Corentin à Quimper et demande conseil à un nommé Robic, un ancien soldat des guerres napoléoniennes d'après JM Déguignet. Ce soldat à la retraite est Jean Ambroise Robique, né le 13 octobre 1808 à Ergué-Gabéric. Il n'a donc pas pu participer aux guerres du premier Empire. Il s'était engagé le 4 janvier 1827 pour huit ans dans le 34e régiment d'infanterie de ligne [1].

Les deux compères se rendent aussitôt au bureau de recrutement : L'officier était là qui me regardait des pieds à la tête. J'tais pieds nus ; il me prit les deux mains qu'il secoua un peu, puis me fit entrer sous la toise. À peine étais-je dessous, j'entendis l'officier prononcer ces mots qui faisaient autrefois tressaillir de malaise beaucoup de jeunes gens : "Bon pour le service" [...]. On me demanda mon nom qu'un soldat inscrivit sur un registre, puis on me dit d'aller tout de suite chercher mon extrait de naissance et un certificat de bonne vie et mœurs du maire de ma commune [2]

Annotations

  1. Archives municipales de Quimper : 1 H QUI 51, vues 64 et 65.
  2. Mémoires d'un paysan bas-breton dans la "Revue de Paris" sur Wikisource.org, p. 27-33.



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Thème de l'article : Fiche bibliographique d'un livre ou article couvrant un aspect du passé d'Ergué-Gabéric Création : juillet 2009    Màj : 24.09.2023