TANGUY Christian - Florilège, anthologie de la Poésie française

De GrandTerrier

Couverture
TANGUY (Christian), Florilège - Anthologie de la Poésie française du XIVe à 1984, Lélian, -, 2013, ISBN 2-291-28269-6
Titre : Florilège - Anthologie de la Poésie française du XIVe à 1984
Auteur : TANGUY Christian Type : Livre/Brochure
Edition : Lélian Note : -
Impression : - Année : 2013
Pages : 7 Référence : ISBN 2-291-28269-6


Notice Bibliographique

Christian Tanguy, né en 1961 dans une ferme finistérienne, a longtemps été ingénieur. Il se consacre aujourd'hui essentiellement à l'édition (Poésies complètes de Jehan Rictus, La Part Commune, 2012). En 2013 il publie cette anthologie « Florilège » où se relaient quelques 700 poèmes de 250 poètes francophones et qu'il avait préparée et développée sur le site http://www.froligege.free.fr/frolilege/

Certains de ces poèmes sont connus de tous, comme « L'Invitation au Voyage » de Charles Baudelaire ou « Le Dormeur du val » d'Arthur Rimbaud, mais les autres, ancrés dans la poésie de l'âge baroque ou dans celle des poètes maudits, n'ont été que rarement réimprimés.

Extraits, Transcriptions

L'anthologie inclut sept poètes bretons seulement : Gérard Le Gouic pour «  Nous, les Bretons de l'hiver » (Les Bateaux en bouteille, 1984), René-Guy Cadou pour « L'étrange douceur » (Hélène ou le Règne Végétal, 1946)), Georges Perros pour « Comment sont les autres » (Poèmes bleus, 1962), Max Jacob pour six de ses poèmes, Paol Keineg pour 2 poèmes, Victor Segalen pour 5 poèmes, Tristan Corbière pour 5 poèmes.

Et aussi également les 9 premières strophes [1] de ce « Petit panégyrique [2] à mes écrits » (Histoire de ma vie, 2001) de Jean-Marie Déguignet, commençant par cet inoubliable « C’est à vous, mes écrits, qu’aujourd’hui je m’adresse ».

Autres lectures : « DÉGUIGNET Jean-Marie - Histoire de ma vie, l'Intégrale » ¤ « DÉGUIGNET Jean-Marie - Memoirs of a Breton Peasant » ¤ « L'art poétique selon Jean-Marie Déguignet dans son panégyrique à ses écrits » ¤ 

Premières strophes du petit panégyrique

C’est à vous, mes écrits, qu’aujourd’hui je m’adresse,
Vous les consolateurs de ma triste vieillesse.
Vous êtes mes enfants, enfants infortunés,
Comme moi en ce monde, vous êtes ignorés.

Mais que deviendrez-vous hélas après ma mort
Quel est votre destin, quel sera votre sort ?
Êtes-vous destinés à être dévorés
Par les souris, les rats, ou vendus en paquets ?

À faire des cornets chez l’épicier voisin
Pour envelopper du sucre, du poivre et du grain ?
Quel que soit votre sort, il ne sera pas pis
Que n’a été le mien, c’est moi qui vous le dis.

Si vous êtes mangés par les souris, les rats
Tant mieux mes bons amis, je ne vous plaindrai pas.
Il vaudrait mieux pour vous être dévorés
Que de rester ici à être maltraités

Ou rester pourrir comme ces vieux grimoires
Enfouis en paquets dans de vieilles armoires,

Ou même être imprimés, édités,
Pour être par les sots critiqués, insultés,

Ainsi que sont toujours les écrits les plus francs,
Les plus véridiques, les plus édifiants
Nous voyons très souvent des écrits condamnés
Pour dire franchement des franches vérités.

Tandis que des écrits comme les Évangiles,
Faits pour voler les sots, berner les imbéciles,
Tous ces écrits menteurs, stupides, libertins,
Sont fort recommandés comme écrits divins,

Ainsi que ces écrits tout aussi mensongers
Créés par nos rhéteurs et par nos romanciers.
Ne soyez donc pas jaloux, vous mes pauvres écrits
De rester à jamais ignorés, inédits.

Vous seriez mal à l’aise parmi ces faussetés
Nées des esprits fourbes et cerveaux détraqués
Parmi ces écrits sots, encombrants, inutiles
Qui font le désespoir des bons bibliophiles.

Annotations

  1. L'édition complète du poème de Jean-Marie Déguignet (cahier manuscrit n° 20, édition intégrale « Histoire de ma vie » de 2001) compte 54 strophes de quatrains versifiés en Alexandrin (12 pieds avec césure 2x6) et aux rimes AABB dites plates ou suivies.
  2. Panégyrique, s.m. et adj. : éloge panégyrique ou simplement panégyrique, du latin emprunté au grec panêguris, « assemblée de tout le peuple », discours public à la louange d'un personnage illustre, d'une nation, ou d'une chose et, dans l'occident chrétien, un sermon faisant l'éloge d'un saint. Le terme a pris aujourd'hui le sens plus général de louange ou d’apologie, et s’utilise parfois dans le sens péjoratif d’éloge emphatique ou exagéré (Wikipedia). [Terme] [Lexique]



Tamponsmall2.jpg
Thème de l'article : Fiche bibliographique d'un livre ou article couvrant un aspect du passé d'Ergué-Gabéric Création : Janvier 2018    Màj : 27.09.2023