Toponymes et panneaux bilingues à Ergué-Gabéric

De GrandTerrier

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Depuis quelques années il est question d'instaurer une signalisation routière bilingue français-breton en Ergué-Gabéric et de remplacer l'ensemble des panneaux d'indication. Certes le panneau d'entrée dans le quartier du Rouillen respecte l'idée nouvelle, mais quid des autres ?

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Des études et conférences ont été menées par Bernez Rouz pour l'association Arkae, des inventaires et comparaisons sur les communes avoisinantes ont été publiés par des experts en onomastique celtique (étude de l'origine et de l'évolution des noms de personnes et de lieux), notamment Albert Deshayes et André Cornec. Lorsqu'il était employé au Centre Déguignet, Norbert Bernard a également énormément travaillé sur le parcellaire, les aveux et actes anciens. Ici-même sur le site GrandTerrier on a rassemblé toutes les propositions d'interprétation et créé un index à vocation d'être exhaustif et enrichi si nécessaire.

Autres lectures : « Kannadig n° 6 Octobre 2008 » ¤ « Villages et toponymie » ¤ « Le premier panneau gabéricois de signalisation en breton‎ » ¤ 

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De plus, en début 2008, pendant la dernière campagne électorale, l’association Ti ar Vro Kemper et l'Entente culturelle bretonne du Pays de Quimper avaient eu un accueil favorable auprès des futurs maires sur leurs 10 propositions, dont la 4e  : "Systématisation du bilinguisme dans la signalétique urbaine, bâtiments publics, et services publics". Dont acte ?

Le bilinguisme a-t-il du sens ?

Du fait que la grande majorité des noms de lieux-dits de la commune sont d'origine bretonne, on serait tenté de douter de l'intérêt de proposer deux variantes linguistiques. Et pourtant on pense qu'il est nécessaire, ne serait-ce que parce-que les façons d'orthographier en langues bretonne et française sont très différentes :

  • en français on met très souvent des accents aigus et graves sur les voyelles, en breton jamais (sauf sur le u).
  • en breton pour indiquer une prononciation nasalisée on utilise le n tildé (ex. Kernaoñ) qui n'existe pas en français, et le pluriel en est marqué par un accent grave.
  • les lettres C (dur) ou QU ont pour équivalent la lettre K en breton, ce qui fait qu'on écrira Croas en français et Kroaz en breton, ou Crec'h versus Krec'h, Quilli / Killi.
  • les articles pour désigner les lieux-dits sont relativement rares en français (exceptions : l'Hôtel, Le Reunic, Le Rouillen, La Salleverte), alors qu'on les utilise plus fréquemment en breton pour bien indiquer la mutation consonantique qui suit, ex ar Gelenneg.
  • pour les diminutifs on préfère en français écrire IC, alors qu'en breton on écrira IG ; de même là où le français place un Y le breton utilise la lettre I.
  • avec la généralisation du français dans l'administration depuis des temps reculés, on s'est habitué à certaines orthographes qui se sont éloignées de la forme décomposée d'origine en breton.

Ainsi, le bilinguisme n'est pas une démarche de traduction car généralement la variante en français est une reprise de la bretonne, soit par exemple Lezergué / Lezerge, Quélennec / ar Gelenneg ... Les exceptions comme la Salleverte / ar Sal-C'hlas n'ont de sens que parce que les deux termes ont été utilisés dans leurs langues respectives depuis de nombreuses années.

La démarche grandterrienne

L'idée est de traiter exhaustivement sur le site GrandTerrier la toponymie des noms de lieux-dit d'Ergué-Gabéric.

  • La liste des 167 lieux-dits est visible en Espace Villages.
  • Chaque lieu-dit dispose d'un article contenant explications, interprétation des différentes orthographes. La partie explicative reprend l'ensemble des propositions de significations, même si certaines explications doivent être rejetées après analyse. Lorsqu'un composant du nom du lieu-dit est un patronyme, la recherche de l'origine de ce dernier est également tentée.
  • Chaque nom de village est mentionné en français et en breton, en respectant sauf quelques exceptions l'arbitrage orthographique de l'étude de Bernez Rouz (Les noms de lieux d'Ergué-Gabéric, 2007, Editions Arkae).
  • La rigueur et la cohérence orthographique ont été la règle, notamment sur l'emploi des majuscules et des accents, et les tirets séparateurs entre composants n'ont pas été utilisés à l'exception du nom de la commune elle-même (Ergué-Gabéric, an Erge-Vras) et des lieux préfixés de Saint (Saint-André, Sant-Andrev ; Saint-Guénolé, Sant-Wenole).
  • Chaque explication toponymique est complétée par une fiche géographique incluant plusieurs cartes (visibles également en Espace Cartographie), dont le plan cadastral, les différentes cartes d'état-major et les photos aériennes de 1948.
  • En entête les lieux sont positionnés dans leur contexte actuel grâce à un accès actualisé IGN/Leaflet.



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Thème de l'article : Toponymie, cartographie et patrimoine. Création : septembre 2008    Màj : 28.07.2023